samedi 18 décembre 2010

2010 ou l'année des déceptions

2008 avait MGMT et les Fleet Foxes, 2009 Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, 2010 a vu déboulé Tame Impala.
D'une manière générale, 2010 résonne comme l'année des déceptions : Arcade Fire, The Coral, The National, Midlake, Belle & Sebastian et d'autres.

Coup de projecteurs sur quelques uns de ces groupes.

THE CORAL :
Loin d'être mauvais, leur sixième album ne propose rien de plus que les cinq précédents. La magie a faibli suite au départ de Bill Ryder-Jones.
Le premier album était brouillon, un joyeux bordel avec quelques pépites ici et là. Le second, Magic & Medicine, leur a fait franchir un palier.
Il est beaucoup plus maîtrisé et les compositions sont meilleures.
Dans la foulée, sans doute pour s'enlever une pression coissante, ils enregistrent en dix jours un mini-album déjanté et sombre.
Leur quatrième opus, The Invisible Invasion (mon préféré) est le mix parfait entre la qualité des compositions et l'orchestration de Magic & Medicine avec cette noirceur déjà présente sur Nightfreak.
Au lieu de nous pondre le chef d'oeuvre que tout le monde attend, ils tentent un recentrage sur les chansons.
Bien que déçu par ce refus de continuer à avancer vers plus d'ambitions psychédéliques, Roots & Echoes propose certaines des meilleures chansons du groupe.
D'où la légère déception avec ce Butterfly House qui persiste sur la même lancée. Des chansons, rien que des chansons.
Je ne vais pas faire la fine bouche. Ca fait toujours plaisir de trouver des types capables d'écrire de bonnes chansons en 2010.
Il serait dommage de passer à côté de ce Butterfly House qui reste au-dessus de la concurrence. Il mérite amplement sa place sur le podium 2010.


ARCADE FIRE :
Arcade Fire, c'est le groupe de la décennie. 2 chefs d'œuvres en 2 albums et des prestations scéniques dantesques.
Ce troisième album, le plus attendu de l'année est sans détour une déception. Il divise les fans.
Half Light I est peut-être la seule chanson vraiment habitée de l'album, capable d'égaler ce qu'il se faisait de mieux sur Funeral et Neon Bible.
We Used To Wait et Ready To Start sont deux classiques instantanés du groupe. Et les deux balades Wasted Hours et Deep Blue sont excellentes.
Mais voila, l'ensemble est inégal.
Previously on Arcade Fire, le groupe se contentait d'appels du pied Springsteenien avec Antichrist Television Blues sur Neon Bible et la reprise live de Mr State Trooper (issue de Nebraska).
Là, l'âme du boss plane au dessus de tout l'album. A l'image de ce Half Light II où U2 se fait également entendre. 
Rococo a le refrain le plus pourri et le plus flemmard depuis le Mmm Mmm Mmm Mmm des Crash Test Dummies (1993).
Modern Man, Suburban War, City With No Children et Sprawl I sont insipides (qui a dit c'est pas faux ?).
L'ovni de l'album s'appelle Sprawl II, la chanson la plus danceable des canadiens. Bien qu'allergique à ce type de musique, une superbe prestation vécue en live m'a convaincu de la qualité de cette chanson.
Et je ne sais toujours pas quoi penser de la chanson-titre qui ouvre l'album. Sa reprise en clôture est superflue.
The Suburbs est une déception, oui mais ça reste un album d'Arcade Fire. A l'instar de The Coral, le talent est toujours là et ils restent au-dessus du lot.

BELLE & SEBASTIAN :
Leur septième album confirme la lente dérive des écossais. Le meilleur est derrière eux. Ils ont beaux avoir sorti deux chefs d'œuvres et la meilleure chanson du monde (Sleep The Clock Around), ça ne suffit plus. Ce n'est pas étonnant quand on sait qu'ils renient The Boy With The Arab Strap. L'après-Isobel Campbell avait fait mal. Si leur quatrième album (le jaune) était à moitié raté, il comportait son lot de très bonnes chansons comme le magnifique I Fought In A War ouvrant l'album. La suite Dear Catastrophe Waitress les voyait se ressaisir porté par le tube pop Step Into My Office, Baby. Mais la suite a été catastrophique. Ma rupture avec eux s'appelle The Life Pursuit. L'album de tous les mauvais goûts. Ce dernier album, Write About Love, n'est pas mauvais en soi seulement il n'a rien pour lui. Pas même une seule grande chanson. Alors si Stuart Murdoch ne sait plus écrire, que reste t-il ?

MIDLAKE :
Les Coral texans. Trois albums, trois réussites. Aucune faute de goût à l'horizon. Ce groupe de perfectionniste d'abord orienté jazz a une âme. On les sent habités par leur musique. Ils ont pris leur temps (4 ans) pour sortir la suite de The Trials Of Van Occupanther qui avait eu un joli succès d'estime bien mérité. A l'instar de The Coral, c'est le groupe dont on attend éternellement un chef d'œuvre, un album qui mette tout le monde d'accord. Il ne viendra peut-être pas. On peut être assuré d'une chose : Midlake ne sortira jamais de mauvais album... et c'est déjà beaucoup.

THE NATIONAL :
Comme pas mal de groupes de cette catégorie, beaucoup d'espoirs sont portés par The National qui tarde à sortir une œuvre définitive. Avec ce cinquième album, ils arrivent toujours à créer cette atmosphère qui leur est propre, un univers vers lequel ils arrivent à amener l'auditeur. Mais ils continuent également dans leurs travers. Disons qu'ils ont les défauts de leurs qualités.
Le genre de groupe facilement qualifié de chiant et dépressif. Mais pour qui connait le secret, c'est un groupe génial à qui il ne manque pas grand chose pour sortir un grand disque.


KINGS OF LEON :
J'ai vraiment essayé plusieurs écoutes mais c'est au-delà de mes forces. C'est la pire horreur qu'il m'ait été donnée d'entendre cette année.
Ça faisait plusieurs albums qu'ils s'enfonçaient dans une médiocrité FM mais là, on touche le fond. Ça me fait chier. C'est un groupe qui partait plutôt bien. C'est difficile à croire que ce sont les mêmes qui ont sorti Youth & Young Manhood il y a sept ans. Adieux les Red Morning Light et autre Holly Roller Novocaïne. Ce groupe est définitivement grillé.
Je ne veux même plus en entendre parler. Désormais je le classe aux oubliettes, rangé à côté de Muse (auxquels je n'ai jamais cru).


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