lundi 29 novembre 2010

Sudden Death Of Stars

Sudden Death Of Stars, jeune groupe rennais avec ce premier EP sorti le 1er septembre 2010 chez Close-Up Records. Artwork par Bertrand Gruchy.

La première chose qui frappe, c'est la qualité du son, très professionnel. 
Sudden Death Of Stars joue du garage rock psyché. Ça peut vouloir dire tout et n'importe quoi. Ça brasse beaucoup de choses mais eux le font avec beaucoup de talent. Les chansons sont là. Les mélodies restent en tête. Farfisa, sitar et tambourin sont au programme des envolées mélodiques. Là où d'autres se réfugieraient derrière un mur de son noisy, eux affinent leur discours et se concentrent vraiment sur les chansons. 
Le groupe le plus prometteur qu'il m'ait été donné de voir depuis un moment. Ils penchent tantôt du côté des compilations Nuggets genre 13th Floor Elevators, tantôt vers un psychédélisme plus eighties à la Spacemen 3. Tout ce que j'aime.
Le premier morceau Whirlgig avec son petit côté western est affolant de maîtrise. 
On sent le groupe capable de basculer à tout moment d'un côté ou de l'autre. Ils peuvent passer de chansons basées tels des mantras sur des mélodies cycliques et défoncées qui semblent pouvoir s'éterniser pendant des heures (Don't) et l'instant d'après, se précipiter vers un garage sixties nerveux dominé par l'orgue (Uniforms). 
Les deux morceaux bonus de l'EP Vision Of You et The Ideal Is Not For Real sont à tomber. 
A l'écoute de cet univers, encore une fois, ce qui frappe, c'est le son. A cela s'ajoute la sensation que tout est déjà en place. Aucune faute de goût n'est à déplorer. Le groupe est très prometteur et leur potentiel semble énorme. Leur univers ne peut que s'enrichir.
Bref, précipitez-vous sur leur myspace qui proposent d'autres chansons toutes aussi bonnes.


Leur myspace.
L'EP en écoute avec 2 titres bonus sur leur bandcamp.

Arcade Fire - Halle Tony Garnier 26 novembre 2010

Arrivée à Lyon St-Exupéry en début d'après-midi. Il fait trop froid dans ce pays. On passe une première fois vers 16h30 devant la salle et déjà, une cinquantaine de fans se les gèlent. Débat/prise de risque calculée, le froid a eu raison de nous. Direction un salon de thé pour se réchauffer. 18h30, décision est prise de faire un détour par le subway avant d'aller se positionner. Retour vers la salle et là : personne. Pas de file d'attente, rien, que dalle. Montée de stress.
On rentre pour découvrir les lieux et on trouve aucune difficulté à venir se placer à 1 mètre des barrières. Les gens ici sont aussi bizarres que le temps. On pensait passer une heure à se les cailler dehors mais nan, c'était déjà ouvert.

Aller-retour au bar et l'attente commence.

Haha Fucked Up !
Allume ton micro, gros !
Que dire de cette première partie ? Trois guitaristes, un batteur, une bassiste et un chanteur obèse et poilu, tous dépareillés. Des Canadiens aussi. Du bruit. Un chanteur qui beugle mais sans aucun son sortant du micro. Ce n'est pas plus mal, on se doute qu'il ne nous parle pas des baleines tuées en mer du Japon. Il passe la moitié du concert dans le public, tout le monde s'écartant à l'arrivée de cette imposante masse velue.
Je me suis dit que ça devait servir de contre-point au raffinement mélodique d'Arcade Fire.

Agréablement surpris par le son. Je m'attendais à pire vu la salle. Régine semblait aller très mal au début, les yeux dans le vide. J'ai même cru qu'elle allait pleurer pendant son petit speech.
Le concert démarre sur un Ready To Start bien rôdé avec ses deux batteries. S'enchaine les classiques Keep The Car Running, Laïka et No Cars Go. La version de Laïka est excellente malgré les fausses notes de Régine qui n'est pas dans le coup. Elle entame un petit speech avant ou après Haïti je ne sais plus. Sympa mais sans plus, elle est décidément ailleurs. Elle s'est reprise sur Sprawl. Excellente prestation. Une des meilleures chansons du concert. Elle danse et chante mieux que jamais. Arrive Rococo la maudite dont j'abhorre le refrain. Bon, ça passe mais du même album j'aurais préféré un Half Light I ou une des balades Wasted Hours ou Deep Blue. Petite surprise avec Une Année Sans Lumière. Je ne m'y attendais pas. J'avais bien jeté un œil sur les setlists précédentes mais sans m'y attarder pour avoir ce genre de jolies pétpites. Richard Parry et Will Butler sont complètement allumés. Sur chaque chanson, ils assurent le show. Pour la première fois de la tournée, ils interprètent My Body Is A Cage. La version n'avait rien de démentielle mais ça reste My Body Is A Cage donc c'est cool. Win se met au piano pour jouer la chanson-titre The Suburbs. Loin d'être parmi mes préférées de l'album, elle est très bien jouée.
Et là, pétage de plomb sur Month Of May. Le public s'emballe et se déchaine mais un peu tard. Très bonne version. Je n'arrive pas à me souvenir si Tunnels était bien ou pas. C'est pourtant ma chanson préférée du groupe. We Used To Wait était, tout comme Ready To Start, égale à la version album. Pour finir, l'enchainement habituel Power Out/Rebellion. C'est toujours aussi bon. Power Out est peut-être la chanson la plus jouissive des canadiens. Ils se barrent 3 minutes pour revenir jouer Intervention et Wake Up en pilotage automatique. L'intro d'Intervention est ratée, la faute je pense à Régine qui merde à l'orgue. Ça a le don d'agacer Win.
Le son était donc plutôt bon sans être exceptionnel et le groupe semblait fatigué malgré l'envie d'en découdre.
On ne retiendra de Régine que ce Sprawl 2 magnifique. Win Butler est un vrai leader, un excellent chanteur charismatique voire christique.

Setlist :
Ready to Start
Keep the Car Running
Neighborhood #2 (Laika)
No Cars Go
Haïti
Sprawl II
Rococo
Une année sans lumière
My Body Is a Cage
The Suburbs
Month of May
Neighborhood #1 (Tunnels)
We Used to Wait
Neighborhood #3 (Power Out)
Rebellion (Lies)

Intervention
Wake Up

Quelques photos du concert par Romain Massola ici.

mardi 23 novembre 2010

La chanson de la semaine : Oasis - Let's All Make Believe



Sortie le 7 février 2000 en face b du single Go Let It Out, premier extrait de l'album Standing On The Shoulder Of Giants. Elle figure sur l'édition japonaise de l'album en dernière position. Une des meilleures chansons de Noel Gallagher durant cette période. Une jolie mélodie pour des paroles désabusées portée par la magnifique voix de Liam Gallagher. Une de ses meilleures prestations de la décennie.


Is anyone here prepared to say
Just what they mean or is it too late?
For anyone here to try to do
Just what it takes to get through to you

So let's all make believe
That we're still friends and we like each other
Let's all make believe
In the end we gonna need each other

Strangle my hope and make me pray
To a god I've never seen but who I betray
To the people who live the afterlife
And the place I'll never be 'til I'm crucified

So let's all make believe
We're still friends and we like each other
Let's all make believe
In the end we'll need each other
Let's all make believe
That all mankind's gonna feed our brother
Let's all make believe
That in the end we won't grow old

So let's all make believe
We're still friends and we like each other
Let's all make believe
In the end we'll need each other
Let's all make believe
That all mankind's gonna feed our brother
Let's all make believe
That in the end we won't grow old

lundi 22 novembre 2010

Da Brasilians - No Clouds Above


Quatre potes originaires de Saint-Lô ont déboulé ce mois-ci avec leur premier album éponyme. Un album d'été de sunshine folk FM sortant par -10°C début novembre. C'est un concept. Pour réchauffer les âmes durant l'hiver rugueux qui se dessine ?

J'étais plutôt sceptique sur la pochette (superbe au passage). A mes yeux, elle ne coïncidait pas avec l'imaginaire créé par leur musique. Je trouvais celle du simple About You plus en adéquation avec ce que la chanson était censée exprimer : quelque chose de léger, rêveur, les étoiles pleins les yeux.
Pour les avoir vu maintes fois en concert au cours de la décennie, mon appréhension première ne portait pas sur les compositions mais plus sur le son. Je savais leurs chansons convaincantes. J'étais surtout impatient de découvrir l'environnement sonore qui les habillerait.
L'album s'ouvre sur Shadows ou comment résumer l'univers musical de Da Brasilians en 3 minutes 30. Il n'est pas question ici de bandana, de slip moulant et de bannière étoilée. Non, les Da Brasilians n'arriveront pas en dragsters sur scène et ne brûleront pas dix personnes au premier rang. Les références sont clairement posées. On y croise les Buffalo Springfield dont ils reprennent Burned à chaque concert, Crosby, Stills, Nash & Young, Don McLean, Gram Parsons, Harry Nilsson, Creedence Clearwater Revival, les Beach Boys (Brian & Dennis notamment), Byrds et autres Eagles. Certes référencée, leur musique n'est pas une simple régurgitation des vieilles gloires folk des 70's. Ils ont suffisamment écouté avec attention leurs modèles pour s'en détacher et proposer une musique personnelle.
About You sorti l'année précédente en simple est le petit tube pop frais et ensoleillé.
Le piano domine sur l'entrainant Revolution, taillé lui aussi pour les radios. Seul regret : la chanson n'explose pas autant sur disque que sur scène.
Sur The Arrows, ils lorgnent du côté de leurs contemporains des Fleet Foxes, autres esthètes barbus avides de chœurs, de folk et de belles mélodies.
Arrive Ocean, un de leurs plus anciens morceaux. J'ai longtemps considéré Ocean comme leur chanson la plus faible. Mea culpa & fluctuat nec mergitur. Ocean est probablement leur meilleure chanson. Rien est à jeter. Les voix et la section rythmique sont bien en place. On est happé du début à la fin.
Take Me Away n'est pas une chanson à probablement parler. Transition courte de 1:43, elle est basée sur une mélodie cyclique jouée au piano où s'étire inlassablement des "take me away in a sunny afternoon". Une échappatoire déclamée froidement comme un mantra voire un appel à l'aide. Peut-être préfigure t-elle ce vers quoi tendra le prochain album ?
Please Stay, nouveau petit bijou pop dans la lignée de About You. Elle est cependant plus longue et la fin traîne un peu. Elle aurait sans doute méritée meilleur traitement. En fait, elle subit le même syndrome que Revolution. La fin est plus endiablée en live qu'en studio. La chanson est lancée à pleine vitesse mais il semble manquer une ou deux idées pour la finir la chanson.
Greetings From America ou la variété seventies dans toute son épaisse pureté. Le commandant Rémi Stubbing vous invite à bord du Pacific Princess, vous y trouverez tout ce qui fait le charme d'une musique réussie, de puissants chœurs entrainants, la basse bienveillante de Doc Ben Bricker, l'humour de Gopher Frabou Smith, le tout rythmé et servi par Isaac Jeff Washington. Un saxophone finissant d'achever la croisière. On ne pourra pas leur reprocher de ne pas aller au bout de leurs idées. Loin d'être ma préférée, elle est, à n'en pas douter, la mieux produite de l'album.
I'll Be Blue, très bonne balade se voulant ouvertement soul et charmeuse, est également rescapée de toutes ces années. Il m'arrive de l'écouter juste pour apprécier la lead guitare qui, je trouve, est malheureusement mise en retrait dans le mix album par rapport à la version disponible sur le simple About You. Je vais réécouter pour en être certain mais ça m'a frappé à son écoute.
Avant-dernière chanson, Janis, petite comptine pour une coquine, cousine des sucreries de Rubber Soul. La chanson la plus légère du lot n'en est pas pour autant la moins travaillée avec ses cuivres liverpuldiens.
Depuis ma première écoute lors d'un concert au Normandy, elle me renvoie sans cesse au "J'ai 10 ans" de Souchon. (Apparemment, je suis le seul. Si quelqu'un peut m'aider, écrivez-moi). Au delà du soleil et du paradis sur terre, c'est fréquent chez les Da Brasilians que les paroles renvoient vers une recherche de la sincérité, de la véracité des relations dans toute leur simplicité, qu'ils s'en amusent (Janis) ou s'en agacent (Revolution).
Million Miles. Pour achever l'album. Ma préférée. Sa mélancolie et son tempo contrastent avec le reste de l'album. A mi-parcours, seul continue de jouer un piano lointain, étouffé, isolé dans une pièce tout au fond du manoir et dont l'écho nous appelle pour nous surprendre au moment où on s'en approche lorsque la chanson explose dans un maelström final. Ou comment rendre une chanson déjà réussie en petit chef d'œuvre.
A l'instar d'un John Lennon refusant de voir Help ! se finir sur le tristounet Yesterday (enregistrant ainsi une reprise de Dizzy Miss Lizzy**), les Da Brasilians, après avoir étalé leur quête d'amour pour du sable plus fin et un soleil plus généreux, ne pouvaient se résoudre à finir l'album sur cette vague de mélancolie, aussi magistrale soit-elle. Ainsi, une vingtaine de secondes seulement après les dernières notes de Million Miles démarre le refrain beaucoup plus enjoué de Tell Me Why, chanson enregistrée durant la même session mais ayant raté le final cut... à mon grand désespoir.
Enregistré live par Samy Osta, ingé-son du label parisien Third Side, l'album se veut épuré et seules de rares interventions de cuivres viennent s'ajouter à l'ensemble piano-basse-guitare-batterie. L'attitude reine étant le less is more cher à Brian Wilson. Chaque chanson a droit à ses harmonies vocales semées ici ou là, véritable marque de fabrique du groupe, pour appuyer des mélodies pop réussies. Il aura fallu plus de 10 ans aux quat' gars eud'chez nous pour sortir leur premier album. L'attente en valait la peine. Ces anciens Mary's peuvent être fiers. Loin des affres de la mode, par définition éphémère, Da Brasilians, c'est avant tout une histoire de potes qui fait une musique intemporelle, qui leur plait et ils se contrefoutent de la hype. Désormais quintette, ils écument actuellement la France en premier partie de Katerine. Je n'ose imaginer cet album comme un aboutissement sinon comme un tremplin vers de nouveaux horizons sonores qui toujours se réverbéraient dans un bleu océan pacifique.


Découvrez la playlist Da Brasilians avec Da Brasilians


Shadows live in Great Town :


** bon, en fait, ça faisait surtout chier Lennon de voir l'album se terminait sur une chanson de Macca. Il a beau ouvrir l'album (avec la chanson-titre qui plus est !), ça ne lui suffisait pas... c'est pas grave John, on t'aime quand même.

mercredi 17 novembre 2010

Coming-Out

Parmi toute votre ribambelle de scuds, au milieu de votre collection (quelle soit physique ou virtuelle), il doit exister dans cet amas de chansons quelques artistes ou groupes dont vous vous gardez bien de masquer l'existence car vous savez pertinemment que vous allez vous faire chambrer.
Le genre de nom de groupe que vous ne balancez pas parmi les premiers en soirée quand on vous demande vos préférences musicales.
Il y en a un pour moi que j'écoute de temps en temps, je ne peux pas vraiment l'expliquer et pourtant ce groupe je suis prêt à le défendre, ce groupe c'est :

Dire Straits :


D'abord, Dire Straits, c'est qui ? De gauche à droite : John Illsley (basse), Mark Knopfler (chant-guitare), David Knopfler (guitare) et Pick Whiters (batterie)


Premier album, éponyme, sortit en 1978 en pleine vague punk et en totale opposition avec son époque. J'aime ce son, j'aime ces guitares, j'aime cette voix, j'aime ces arrangements, ce côté « au coin du feu », entre amis, c'est calme, toute aggressivité est exclue. On passe du folk à l'électricité des soli sans pour autant dépareiller la machine. Knopfler a pour modèle à la fois Bob Dylan, J.J. Cale, Chet Atkins, Eric Clapton ou bien encore David Gilmour. J'apprécie ce côté humble voire modeste. Knopfler anti-star très réservée ne cesse de se cacher derrière ses mythes.
L'album est plutôt inégal mais ce début est très réussi et comporte quelques pépites comme Wild West End, Six Blade Knife et le plus connu Sultans Of Swing.



Vint ensuite l'année suivante, l'album Communiqué (en français dans le texte)
La même recette est appliquée. J'ai longtemps considéré cet album comme leur moins bon. Aujourd'hui, je serais tenté de le citer comme leur meilleur. Il confirme le talent de parolier de Knopfler (le monsieur est journaliste à la base et féru de littérature). Lady Writer et Portobello Belle sont les deux sommets du disque. Le côté macho qui parsème toute la carrière de Knopfler démarre ici avec Where Do You Think You're Going. Un des points négatifs de Dire Straits qui prit de l'ampleur à cette période fut cette capacité à faire durer ses morceaux sur plus d'un quart d'heure. Once Upon A Time In The West en est le premier exemple. Les morceaux News, Angel Of Mercy et Follow Me Home qui clôture l'album relève le niveau du disque.



Un an plus tard, nouvel album, Making Movies. Il représente une évolution dans la destinée du groupe puisque de nouveaux sons spécifiques aux eighties déboulent : les claviers et autres pianos bien dégueux. Les arrangements se veulent plus complexes.
Cet album n'est pas mauvais en soi. Romeo & Juliet et Tunnel Of Love sont deux des meilleures chansons de Knopfler. Skateaway est un des pires morceaux de Dire Straits que j'adore. L'arrivée du refrain est en soi emblématique. Faut écouter pour comprendre. Et oui, j'aime le refrain. Putain, je l'ai dit. Solid Rock est également un des moments fors de l'album. La chanson est toute fois mieux rendue en concert. L'album court (7 morceaux) clôture la première partie de Dire Straits.



Encore moins de chansons sur cet album, seulement 5. Mais que des tubes, j'ai envie de dire. Bon, c'est pas vrai. L'arrivée d'Alan Clark aux claviers (parce que dans les années 80, faut au moins avoir 8 claviers tout autour de soi et bien sûr, interdiction d'avoir les deux mains sur les mêmes) amorce une nouvelle direction pour Dire Straits. Telegraph Road est peut-être LE morceau que je préfère ou un de mes préférés. La chanson titre est magnifique et cet album détient son Skateway, en l'occurrence Industrial Disease. Il faut l'écouter mais oui, une fois encore, j'aime cette gratte et ces clavier. It Never Rains qui termine l'album est l'un des morceaux de Dire Straits les plus sous-estimés.



En 1984, sort le premier album live de Dire Straits Alchemy. Très bon et je vous le recommande évidemment. L'inédit Two Young Lovers avec son saxophone fou est culte. La version de Sultans Of Swing est anthologique, le solo est énorme et me transporte à chaque fois.



Maintenant que Dire Straits est devenu un vrai groupe de scène avec tournée mondiale à la clé. Il ne leur reste plus qu'à conquérir un public encore plus large. Brothers In Arms, l'album de tous les records, sort en en 1985. Il comporte les « tubes » So Far Away, Walk Of Life, Money For Nothing et la chanson-titre qui me file la chair de poule à chaque fois que je l'écoute. Vous rajouter Your Latest Trick (non, ce n'est pas sale) et vous obtenez une série de hits commerciaux qui éclipsent le reste de la production. Le véritable morceau de bravoure de l'album est plutôt ce Why Worry out en subtilité. On trouve aussi Ride Across The River qui me fait penser à moi en train de lire L'oreille cassée, me demandez pas pourquoi, l'ambiance jungle peut-être. Cet album me faisait un peu peur. C'est le premier album que j'ai écouté d'eux et que j'ai écouté tout court d'ailleurs. My big brotha m'a éduqué aux sons des Pixies, Hendrix, des Doors et Dire Straits. Allez savoir pourquoi ce sont ces derniers qui m'ont traumatisé !?



Fin de la parenthèse. Dire Straits devient énorme et est au bord de l'implosion. Ils sortent alors un best of Money For Nothing en 1988. Vous voyez la pochette ? Et ben, vous vous imaginez le Lad avec un bandeau sur la tête, sa raquette de tennis, en short dans le noir et dans sa chambre en train de mimer la guitare et vous avez une idée de mon enfance. J'ai usé cette cassette au possible. Quand j'y repense, je me rappelle qu'à l'époque j'étais vert qu'Industrial Disease ne figure pas sur le Best Of ! Réécoutez...



Dire Straits réapparaît pour mon plus grand bonheur trois ans plus tard avec ce qui restera leur album le plus aboutit, le plus beau, le plus folk, le plus country. Oubliez les claviers dégueux, ils ont presque disparu. Toutes les chansons sont bonnes et je vous le conseille évidemment. Les singles Calling Elvis, The Bug et Heavy Fuel sont plus qu'honnêtes. L'album est mélancolique, l'enregistrement est chaotique, ils savent que c'est le dernier. De When It Comes To You jusqu'à How Long en passant par You And Your Friend tout est à garder. Une vraie réussite. Il est rare qu'un groupe finisse sur un album d'une telle qualité.



Un album live On The Night tiré de la tournée On Every Street est sortit et je vous le recommande vivement. Les versions présentes y sont énormes et il faut le compléter avec l'EP Encores.

Il existe de nombreux bootlegs de Dire Straits facilement trouvables à droite à gauche sur le net.
Pour compléter la collection, je vous recommande l'EP ExtendeDancEPlay où figure notamment les chansons Twisting By The Pool (la chanson préférée de mon enfance) et Two Young Lovers. Il existe un troisième album live At The BBC mettant l'accent sur leurs débuts.
7 chansons furent enregistrées en 79 et la huitième Tunnel Of Love date de 81.
Et je pense qu'après autant d'émotion, il est préférable que je ne parle pas des clips (tous plus ringards les uns que les autres).
Un jour peut-être, je vous parlerai de la carrière solo de Mark Knopfler et toutes les bandes-sons qu'il a réalisées.
Manu Katché a joué en studio avec Dire Straits sur On Every Street.
Si ça c'est pas la classe !









Allez une dernière pour la route :

(de gauche à droite : frabou, rémi et ben)

Beady Eye - Bring The Light

Beady Eye, le nouveau groupe de Liam Gallagher vient de sortir son premier 45 tour le 10 novembre 2010.
Le reste du groupe est constitué de 3 anciens membres d'Oasis : Gem Archer et Andy Bell aux guitares, et Chris Sharrock à la batterie. Jay Darlington devrait les accompagner aux claviers sur scène ainsi que Jeff Wootton à la basse. L'album produit par Steve Lillywhite devrait sortir l'année prochaine.
En attendant, voici le premier extrait Bring The Light, petit morceau rock rétro sans prétention basé sur un rythme frénétique dominé par le piano. Une bonne petite mise en bouche en attendant la suite.

This ain't Rock'n'Roll - this is Genocide

Coup de projecteur sur :
And... in the death - As the last few corpses lay
rotting on the slimy thoroughfare - the shutters
lifted in inches in Temperance Building - high on
Poacher's Hill and red mutant eyes gaze down on
Hunger City - no more big wheels - fleas the size
of rats sucked on rats the size of cats and ten
thousand peoploids split into small tribes coveting
the highest of the sterile skyscrapers - like packs of
dogs assaulting the glass fronts of Love Me Avenue -
ripping and rewrapping mink and shiny silver fox
- now legwarmers - Family badge of sapphire and
cracked emeralds - any day now - the year of the
Diamond Dogs.

"This ain't Rock'n'Roll - this is Genocide"














Génèse
:
Se voyant refusé les droits d'adapter 1984 d'Orwell par la veuve de ce dernier, Bowie conçoit une trame post-apocalyptique où il peint l'image d'un monde où seul le chaos règne. La plupart des chansons composées en 1973 pour 1984 finirent sur Diamond Dogs. Il composa certaines d'entre elles en vacances à Rome et l'enregistrement eut lieu aux Studios Olympic à Londres fin 73-début 74. Bowie utilise le studio comme instrument à part entière et traite le son comme autant de couches de peinture où s'entremêlent échos et collages sonores. Concernant l'écriture, Bowie s'est grandement inspiré des techniques de découpage de William Burroughs. Il rejoint l'auteur sur de nombreux thèmes, notamment sa vision cauchemardesque d'une société où infirmes et déviants sexuels se rejoignent dans le crime et la drogue.

Future Legend :
Bowie pose le décor de Hunger City, ville futuriste déshumanisée où l'odeur de la mort est partout, les puces ont la taille de rats et les rats la taille de chats. Les survivants de ce monde horrifique se regroupent en bandes sur les gratte-ciels telles des meutes de chiens, prêts à se battre pour survivre. Ils sont vêtus de fourrures et de diamants volés. En une minute, les pierres de l'édifice théâtral imaginé par Bowie sont posées. Le glam est enterré.
Diamond Dogs :
Bowie nous présente son nouveau personnage Halloween Jack et son gang des Diamond Dogs. Bowie ayant viré les Spiders From Mars, il enregistre toutes les guitares de l'album. Le riff garage est à l'image de l'album. Beaucoup plus lourd que tout ce qu'il avait fait jusqu'à présent mais toujours en gardant cet aspect décadent, propre à Bowie. Il est vraisemblablement influencé par le son des Stooges avec lesquels il vient de produire Raw Power l'année précédente.
Sweet Thing - Candidate - Sweet Thing (reprise) :
Cette suite en 3 parties est le point d'orgue de l'album. Tout ici est parfait. Les parties vocales de Bowie sont une véritable performance, les arrangements de Garson n'ont jamais été aussi bons que sur cet album et toujours ce son de guitare agressif et ciselé qui fait écho au thème apocalyptique déclamé par Bowie.
On les retrouve interprétés d'un seul bloc sur l'album David Live.
Rebel Rebel :
Le chant du cygne glam-rock de Bowie. Riff qui déchire sa mère. C'est la suite de Ziggy, dans la lignée de The Jean Genie mais en plus réussie. A l'origine, la chanson a été créée dans l'optique d'une adaptation musicalo-théâtralo-chépakwalo-opéra-rock de Ziggy Stardust. Paroles dérangeantes et sexualité troublante (ou le contraire), Bowie, éternel modèle d'anticipation et d'inspiration pour toute une partie de la jeunesse, conforte celles et ceux qui souhaitent affirmer leurs différences. Rien à jeter ici.
Rock'n'Roll With Me :
Pas une mauvaise chanson mais la plus faible de l'album. Tout comme Rebel Rebel, elle appartient à l'adaptation de l'opéra-rock Ziggy. Dans un même style de balade, Bowie fera mieux sur Young Americans.
We Are The Dead :
A l'image de l'album, une des chansons les plus sous-estimées de Bowie et une des meilleures de l'album. C'est du Bowie dans toute sa grandeur, toute sa théâtralité. Le paysage sonore porté par un moog hanté et des guitares saturées coïncide parfaitement avec les propos de ces âmes égarées qui ne retrouveront jamais leur chemin "Because of all we've seen, because of all we've said, We are the dead". A rapprocher de l'insanité des morceaux les plus sombres de The Man Who Sold The World.
1984 :
Un mix r&b, soul et disco (avant le disco) pour ce qui annonce le futur musical de Bowie : Young Americans et Station To Station. Guitare Wah-wah, basse disco, cordes de Visconti imparables et chœurs entêtants reprenant "beware the savage lure of 1984". Clin d'oeil Dylanesque "the times they are a telling and the changing isn't free". Les paroles annoncent l'imminence d'un no future tout sauf jouasse. Une des meilleures chansons de l'album.
Big Brother :
Dans la même veine que 1984 mais un cran en-dessous. La lobotomie est complète, le narrateur montre sa déférence à la dictature qui contrôle nos esprits, le cauchemar est terminé, tout est perdu, Big Brother a gagné "Give me pulsars unreal", "We'll be living from sin then we can really begin", "Please saviour, saviour show us", "We want you Big Brother".
Chant Of The Ever Circling Skeletal Family :
Plus une outro à Big Brother qu'une véritable chanson. Une sorte de stupide danse zombie en boucle coupée brutalement par la répétition de la première syllabe de Brother qui conclut le morceau (et l'album).





























Pour son premier album sans les Spiders, Bowie tape fort. Il joue de presque tout les instruments sur l'album (guitares, saxos alto et tenor, moog et mellotron). La formation est réduite. Aynsley Dunbar à la batterie, l'inamovible Mike Garson aux claviers et Herbie Flowers à la basse. Tony Visconti mixa tout l'album que Bowie produisit lui-même.
Plus 3 apparitions : Tony Newman à la batterie, Alan Parker à la gratte sur 1984 et Geoff McCormack (a.k.a. Warren Peace) aux congas sur Rebel Rebel et à l'écriture pour Rock'n'Roll With Me.

Diamond Dogs n'est pas le meilleur album pour entamer l'œuvre et ce malgré les portes d'entrée que représentent les singles Diamond Dogs, Rebel Rebel et 1984. Il représente pourtant l'un de ses plus ambitieux. Cet album est plus qu'une transition entre le glam-rock des années Ziggy et la plastic soul du milieu des seventies.
La tournée verra Bowie/Halloween Jack jouer ses concerts sur des scènes avec pour décor les immeubles détruits de Hunger City. Le coût exorbitant du spectacle verra son abandon en cours de tournée.
Je n'irai pas jusqu'à qualifier l'album de chef d'œuvre mais il demeure une des (nombreuses) pierres angulaires de la carrière de Bowie. Comme concept-album, il se place tout là-haut, à des années-lumières devant les autres inepties d'opéra-rock totalement ratées de son époque.
La pochette de l'album est signée Guy Peellaert qui peigna entre autres celle de It's Only Rock'n'Roll (But I Like It) à la même époque. C'est l'une des plus célèbres de Bowie. Elle fut censurée because on voit les parties génitales de cet humanoïde mi-Ziggy, mi-chien. Il a réalisé des affiches de films et créa Rock Dreams, une série de peintures fantasmées de rock stars dont je vous invite à voir quelques clichés sur ce blog.

Pour aller plus loin dans l'univers de Diamond Dogs, la dernière réédition me semble le meilleur choix. Tout n'est pas indispensable. Le plus intéressant concerne les morceaux enregistrés en 1973 à l'origine pour 1984. Dodo s'écarte un peu de l'univers du concept-album et se rapproche plus des premières compositions (Rubber Band, Uncle Floyd, In The Heat Of The Morning...). Alternative Candidate (demo) est le petit bijou de ce second disque. Elle ne comporte presque aucun point commun avec la version définitive de Candidate présent sur l'album. Le medley 1984/Dodo vaut le détour également. On y trouve une reprise de Springsteen Growin' Up. Le reste n'est pas vraiment nécessaire : la version single de Rebel Rebel de 73, une version ré-enregistrée en 2003 (disponible sur la version limitée de Reality). A cela s'ajoute des mixes de Candidate et Diamond Dogs.

Halloween Jack - Rebel Rebel

L'audio live de Sweet Thing-Candidate-Sweet Thing (reprise)

La démo de Candidate figurant sur le CD2 de la réédition du 30th Anniversary.

WozDareDen runs the Voodoo down

Back in the fire...
Pour combien de temps ? Impossible de tenir un blog. Sur mes vaines précédentes tentatives, j'en suis à un message annuel. Ce qui s'appelle du rendement. Bon, il y a pas mal de choses que je souhaite aborder, je pense prendre le temps d'écrire un peu plus de trucs que précédemment. Le forum étant en perte de vitesse. Facebook m'a tuer. J'étais plus en mode A Lad In Vain que Fookin' Lad.
Je m'autorise à parler de tout mais principalement de musique. Pas la peine de poster la dernière vidéo de chat qui se pète la gueule ou de députée vantant la fellation.
J'essaierai de revenir sur des albums marquants de l'histoire du rock. Diamond Dogs ouvre le bal d'une longue série (je fais celui qui y croit). Je vais préparer un billet sur les Da Brasilians, ça me semble indispensable. Les autres groupes de la scène saint-loise ne devrait pas y échapper.
Je ferais un bilan dans les semaines à venir de l'année 2010. Il y a eu d'excellents albums. Les premiers qui me viennent à l'esprit sont Congratulations, The Suburbs, Wake Up The Nation, Butterfly House, Boys Outside...
Oasis est mort, Beady Eye arrive. Ça aussi je vais en parler prochainement.
J'essaierai d'organiser tout ça au fur et à mesure.
Ça fait pas mal de conditionnel.
Fook !
Woz