mercredi 17 novembre 2010

Coming-Out

Parmi toute votre ribambelle de scuds, au milieu de votre collection (quelle soit physique ou virtuelle), il doit exister dans cet amas de chansons quelques artistes ou groupes dont vous vous gardez bien de masquer l'existence car vous savez pertinemment que vous allez vous faire chambrer.
Le genre de nom de groupe que vous ne balancez pas parmi les premiers en soirée quand on vous demande vos préférences musicales.
Il y en a un pour moi que j'écoute de temps en temps, je ne peux pas vraiment l'expliquer et pourtant ce groupe je suis prêt à le défendre, ce groupe c'est :

Dire Straits :


D'abord, Dire Straits, c'est qui ? De gauche à droite : John Illsley (basse), Mark Knopfler (chant-guitare), David Knopfler (guitare) et Pick Whiters (batterie)


Premier album, éponyme, sortit en 1978 en pleine vague punk et en totale opposition avec son époque. J'aime ce son, j'aime ces guitares, j'aime cette voix, j'aime ces arrangements, ce côté « au coin du feu », entre amis, c'est calme, toute aggressivité est exclue. On passe du folk à l'électricité des soli sans pour autant dépareiller la machine. Knopfler a pour modèle à la fois Bob Dylan, J.J. Cale, Chet Atkins, Eric Clapton ou bien encore David Gilmour. J'apprécie ce côté humble voire modeste. Knopfler anti-star très réservée ne cesse de se cacher derrière ses mythes.
L'album est plutôt inégal mais ce début est très réussi et comporte quelques pépites comme Wild West End, Six Blade Knife et le plus connu Sultans Of Swing.



Vint ensuite l'année suivante, l'album Communiqué (en français dans le texte)
La même recette est appliquée. J'ai longtemps considéré cet album comme leur moins bon. Aujourd'hui, je serais tenté de le citer comme leur meilleur. Il confirme le talent de parolier de Knopfler (le monsieur est journaliste à la base et féru de littérature). Lady Writer et Portobello Belle sont les deux sommets du disque. Le côté macho qui parsème toute la carrière de Knopfler démarre ici avec Where Do You Think You're Going. Un des points négatifs de Dire Straits qui prit de l'ampleur à cette période fut cette capacité à faire durer ses morceaux sur plus d'un quart d'heure. Once Upon A Time In The West en est le premier exemple. Les morceaux News, Angel Of Mercy et Follow Me Home qui clôture l'album relève le niveau du disque.



Un an plus tard, nouvel album, Making Movies. Il représente une évolution dans la destinée du groupe puisque de nouveaux sons spécifiques aux eighties déboulent : les claviers et autres pianos bien dégueux. Les arrangements se veulent plus complexes.
Cet album n'est pas mauvais en soi. Romeo & Juliet et Tunnel Of Love sont deux des meilleures chansons de Knopfler. Skateaway est un des pires morceaux de Dire Straits que j'adore. L'arrivée du refrain est en soi emblématique. Faut écouter pour comprendre. Et oui, j'aime le refrain. Putain, je l'ai dit. Solid Rock est également un des moments fors de l'album. La chanson est toute fois mieux rendue en concert. L'album court (7 morceaux) clôture la première partie de Dire Straits.



Encore moins de chansons sur cet album, seulement 5. Mais que des tubes, j'ai envie de dire. Bon, c'est pas vrai. L'arrivée d'Alan Clark aux claviers (parce que dans les années 80, faut au moins avoir 8 claviers tout autour de soi et bien sûr, interdiction d'avoir les deux mains sur les mêmes) amorce une nouvelle direction pour Dire Straits. Telegraph Road est peut-être LE morceau que je préfère ou un de mes préférés. La chanson titre est magnifique et cet album détient son Skateway, en l'occurrence Industrial Disease. Il faut l'écouter mais oui, une fois encore, j'aime cette gratte et ces clavier. It Never Rains qui termine l'album est l'un des morceaux de Dire Straits les plus sous-estimés.



En 1984, sort le premier album live de Dire Straits Alchemy. Très bon et je vous le recommande évidemment. L'inédit Two Young Lovers avec son saxophone fou est culte. La version de Sultans Of Swing est anthologique, le solo est énorme et me transporte à chaque fois.



Maintenant que Dire Straits est devenu un vrai groupe de scène avec tournée mondiale à la clé. Il ne leur reste plus qu'à conquérir un public encore plus large. Brothers In Arms, l'album de tous les records, sort en en 1985. Il comporte les « tubes » So Far Away, Walk Of Life, Money For Nothing et la chanson-titre qui me file la chair de poule à chaque fois que je l'écoute. Vous rajouter Your Latest Trick (non, ce n'est pas sale) et vous obtenez une série de hits commerciaux qui éclipsent le reste de la production. Le véritable morceau de bravoure de l'album est plutôt ce Why Worry out en subtilité. On trouve aussi Ride Across The River qui me fait penser à moi en train de lire L'oreille cassée, me demandez pas pourquoi, l'ambiance jungle peut-être. Cet album me faisait un peu peur. C'est le premier album que j'ai écouté d'eux et que j'ai écouté tout court d'ailleurs. My big brotha m'a éduqué aux sons des Pixies, Hendrix, des Doors et Dire Straits. Allez savoir pourquoi ce sont ces derniers qui m'ont traumatisé !?



Fin de la parenthèse. Dire Straits devient énorme et est au bord de l'implosion. Ils sortent alors un best of Money For Nothing en 1988. Vous voyez la pochette ? Et ben, vous vous imaginez le Lad avec un bandeau sur la tête, sa raquette de tennis, en short dans le noir et dans sa chambre en train de mimer la guitare et vous avez une idée de mon enfance. J'ai usé cette cassette au possible. Quand j'y repense, je me rappelle qu'à l'époque j'étais vert qu'Industrial Disease ne figure pas sur le Best Of ! Réécoutez...



Dire Straits réapparaît pour mon plus grand bonheur trois ans plus tard avec ce qui restera leur album le plus aboutit, le plus beau, le plus folk, le plus country. Oubliez les claviers dégueux, ils ont presque disparu. Toutes les chansons sont bonnes et je vous le conseille évidemment. Les singles Calling Elvis, The Bug et Heavy Fuel sont plus qu'honnêtes. L'album est mélancolique, l'enregistrement est chaotique, ils savent que c'est le dernier. De When It Comes To You jusqu'à How Long en passant par You And Your Friend tout est à garder. Une vraie réussite. Il est rare qu'un groupe finisse sur un album d'une telle qualité.



Un album live On The Night tiré de la tournée On Every Street est sortit et je vous le recommande vivement. Les versions présentes y sont énormes et il faut le compléter avec l'EP Encores.

Il existe de nombreux bootlegs de Dire Straits facilement trouvables à droite à gauche sur le net.
Pour compléter la collection, je vous recommande l'EP ExtendeDancEPlay où figure notamment les chansons Twisting By The Pool (la chanson préférée de mon enfance) et Two Young Lovers. Il existe un troisième album live At The BBC mettant l'accent sur leurs débuts.
7 chansons furent enregistrées en 79 et la huitième Tunnel Of Love date de 81.
Et je pense qu'après autant d'émotion, il est préférable que je ne parle pas des clips (tous plus ringards les uns que les autres).
Un jour peut-être, je vous parlerai de la carrière solo de Mark Knopfler et toutes les bandes-sons qu'il a réalisées.
Manu Katché a joué en studio avec Dire Straits sur On Every Street.
Si ça c'est pas la classe !









Allez une dernière pour la route :

(de gauche à droite : frabou, rémi et ben)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire